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michel maffesoli - Page 2

  • Crise des institutions : le sang va couler...

    Le 20 novembre 2023, Pierre Bergerault recevait, sur TV libertés, Michel Maffesoli à l'occasion de la réédition de ses Essais sur la violence (Cerf, 2023).

    Penseur de la post-modernité, ancien élève de Julien Freund et de Gilbert Durand, Michel Maffesoli a publié ces dernières années  Les nouveaux bien-pensants (Editions du Moment, 2014) , Être postmoderne (Cerf, 2018), La force de l'imaginaire - Contre les bien-pensants (Liber, 2019), La faillite des élites (Lexio, 2019),  L'ère des soulèvements (Cerf, 2021) ou encore, ces derniers jours, aux éditions du Cerf, Le Temps des peurs et Logique de l'assentiment.

     

                                             

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  • La violence, élément structurel du fait social...

    « II est grand temps d’apprécier ce qu’on peut appeler pour l’immédiat la violence, ou la dissidence, comme un élément structurel du fait social, et non comme le reliquat anachronique d’un ordre barbare en voie de disparition. »

    Les éditions du Cerf viennent de rééditer dans leur collection de poche Lexio l'ouvrage de Michel Maffesoli intitulé Essais sur la violence.

    Penseur de la post-modernité, ancien élève de Julien Freund et de Gilbert Durand, Michel Maffesoli a publié ces dernières années  Les nouveaux bien-pensants (Editions du Moment, 2014) , Être postmoderne (Cerf, 2018), La force de l'imaginaire - Contre les bien-pensants (Liber, 2019), La faillite des élites (Lexio, 2019),  L'ère des soulèvements (Cerf, 2021) ou encore, ces derniers jours, aux éditions du Cerf, Le Temps des peurs et Logique de l'assentiment.

     

    Maffesoli_Essais sur la violence.jpg

    " Comment comprendre l'invariance de la violence dans l'histoire ? Comment expliquer son omniprésence dans la société ? Comment analyser la fascination qu'elle ne manque pas d'exercer sur les esprits ?
    Loin de verser dans une théorie simpliste de la violence ou d'avancer des solutions univoques, Michel Maffesoli entend dans cet essai précurseur mettre en lumière les aspects structurels de ce fait social. Il souligne également sa dimension fondatrice. Il montre enfin comment elle se déploie dans le débridement dionysiaque.
    Il est vrai que cette mystérieuse part d'ombre imprègne nos vies et nos débats, taraude nos passions et nos raisons. Mais peut-être une violence ritualisée, homéopathisée est-elle préférable, nous dit Michel Maffesoli, à l'ennui mortifère d'une société aseptisée, génératrice d'explosions incontrôlées.
    Une analyse profonde et flamboyante des soulèvements passés, présents et futurs. "

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  • Les imposteurs : pourquoi il faut les dégager !...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°203, août - septembre 2023) est en kiosque!

    A côté du dossier consacré aux 501 imposteurs les plus nuisibles, on découvrira l'éditorial, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés et des entretiens, notamment avec Michel Maffesoli,  Frédéric Rouvillois et Jean-Pierre Dionnet...

    Et on retrouvera également les chroniques de Xavier Eman, d'Olivier François, de Laurent Schang, de Nicolas Gauthier, de Bruno Lafourcade, de Guillaume Travers, d'Yves Christen, de Bastien O'Danieli, de Bernard Rio, d'Ego Non et de Slobodan Despot...

     

    Eléments 203.jpg

     

    Au sommaire :

    Éditorial

    Face à la technique Par Alain de Benoist

    Agenda, actualités

    L’entretien

    Michel Maffesoli : « La parole du pouvoir est devenue vide » Propos recueillis par Alain de Benoist

    Cartouches

    L’objet disparu : les cigarettes de jadis Par Nicolas Gauthier

    Une fin du monde sans importance Par Xavier Eman

    Cinéma : Damiano Damiani, une gauche assez adroite Par Nicolas Gauthier

    Curiosa Erotica : pour l’amour d’une sylphide Par David L’Épée

    Champs de bataille : Portugal, petit pays, grand empire Par Laurent Schang

    Les Diafoireux (1ère partie) Par Bruno Lafourcade

    Jean-Daniel Verhaeghe, un romancier derrière la caméra Par Michel Marmin

    Pierre Gripari, un élu des dieux de l’imaginaire Le regard d’Olivier François

    Économie Par Guillaume Travers

    Bestiaire : pieuvre, d’un cauchemar l’autre Par Yves Christen

    Sciences Par Bastien O’Danieli

    Le combat des idées

    Avant-guerre civile en France : cinq jours de chaos Par François Bousquet et Pascal Eysseric

    Frédéric Beigbeder, quasiment un écrivain Par François Bousquet

    Frédéric Rouvillois : les régimes libéraux ou la démocratie sans le peuple Propos recueillis par Thomas Hennetier

    Les Français de souche, une histoire vieille de 4 200 ans Par Gabriel Piniés

    Populisme : l’analyse à géométrie variable d’Antoine Chollet Par David L’Épée

    Le mythe de la compensation écologique : le Grand Remplacement de la nature Par Guillaume Travers

    Le mythe de l’entrepreneur, portrait du portrait en idéaliste visionnaire Par David L’Épée

    Inclassable Corelli Barnett, le pourfendeur des élites anglaises Par Trystan Mordrel

    Thierry Gillybœuf : Virgil Gheorghiu, la résurrection d’un écrivain calomnié Propos recueillis par Daoud Boughezala

    Olga Semenova : Julian Semenov, un espion soviétique chez les SS Propos recueillis par Daoud Boughezala

    Une taupe chez les soviets : Tolkachev, l’homme qui a vendu l’URSS à la CIA Par Daoud Boughezala

    Contre l’esprit de sérieux, la nostalgie amusée de Thomas Morales Propos recueillis par Nicolas Gauthier

    Jean-Pierre Dionnet : la série B, le cinéma d’avant les marchands Propos recueillis par Nicolas Gauthier

    Saint Christophe, le colosse en guimauve Par Christophe A. Maxime

    Le naturisme à l’italienne, vers un futurisme des champs Par Adriano Scianca

    La révolte des gueux au XXe siècle : le chef-d’œuvre de Louis Paul Boon Par Gérard Landry

    Dossier
    Les imposteurs : pourquoi il faut les dégager

    Notre classement des 501 imposteurs Par Daoud Boughezala et François Bousquet

    Notre questionnaire pour l’été : sur la plage, sachez détecter les imposteurs

    Panorama

    L’œil de Slobodan Despot

    Reconquête : nostalgie des paysages florentins Par Slobodan Despot

    La leçon de philo politique : Maurice Barrès Par Ego Non

    Un païen dans l’Église : le diable, le dragon et la dame d’Andlau Par Bernard Rio

    C’était dans Éléments : le bel avenir de la guerre urbaine Par Laurent Schang

    Éphémérides

     

     

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  • Les écrivains et la mer...

    Le quarante-deuxième numéro de la revue Livr'arbitres, dirigée par Patrick Wagner et Xavier Eman, est en vente, avec un dossier consacré aux écrivains et à la mer et un autres aux écrivains de Bourgogne et de Franche-Comté...

    La revue peut être commandée sur son site :  Livr'arbitre, la revue du pays réel.

     

    Livr'arbitres 42.jpg

    Au sommaire de ce numéro :

    Éditorial

    Plaisirs solittéraires

    Coups de cœur

    Frédéric Bécourt

    Patrick Cloux

    Alexis Legayet

    Frédéric Vitoux

    Actualité

    Thierry Marignac

    Theombogü

    Dossiers

    Les écrivains et la mer

    Écrivains de Bourgogne et de Franche-Comté

    Entretien

    Christiane Rancé

    Christophe Bourseiller

    Jean-Pierre Montal

    Michel Maffesoli

    Renaud de Sainte-Marie

    Polar

    Thibaut Solani

    Simenon

    Jack Voukassovitch

    Jean-Michel Conrad

    Fabrice Finance

    Réédition

    Hamsun

    Inédit

    Epicure

    Saint-Loup

    Histoire - Panorama

    Culture Yiddish

    Cause noire

    Cuba

    Roland Laudenbach

    Biographie

    Janet Malcom

    David Labreure

    Essai

    Jean-François Roseau

    Gérard Oberlé

    Guillaume Vuillemey

    Stanislas Berton

    In Memoriam

    Pierre Loti

    Roland Jacquard

    Cinéma

    Jacques Lourcelle

    Entretien avec Pierre Cormary

    Alain Crescuicci

    Cinéma politiquement incorrect

    Laurent Cantet

    Film Fight Club

    Carrefour de la poésie

    Robert Brasillach

    Peinture en prose

    Poésie de Christine Desfeuillet et Grégory Rateau

    Littérature jeunesse

    Notre-Dame de Paris

    Bande dessinée

    Les trois mousquetaires

    Nouvelle

    Volontaire

     

     

     

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  • Le mythe de Perséphone...

    Les éditions du Verbe Haut viennent de publier un essai de Peggy Larrieu intitulé Le mythe de Perséphone - La femme et la mort, avec une préface de Michel Maffesoli.

    Peggy Larrieu est maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l’Université d’Aix-Marseille. Elle mène depuis une quinzaine d’années ses recherches dans des domaines connexes à la discipline juridique. Elle a déjà publié plusieurs livres autour des thématiques du droit, des mythes et des neurosciences.

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    " Les poncifs actuels désignent le rôle de la femme dans la société occidentale comme étant en transition depuis mai 68, qui puise ses racines dans la Renaissance et les mouvements révolutionnaires. Or, Peggy Larrieu, dans ce livre novateur, montre que la place de la femme est en perpétuelle modification depuis les débuts de l’humanité. Pour ce faire, et de manière didactique, l’auteur part d’un principe aussi simple que puissant : la femme donne la vie, elle donne donc la mort. Et si la peur des femmes n’était, au fond, qu’une simple peur de la mort ?

    Si tel est le cas, la désacralisation de notre monde, par l’avènement du wokisme ou de la cancel culture, ne tenterait pas de « libérer la femme », mais bien de l’enfermer dans un monde dans lequel la mort serait l’étrange absente de la vie.

    À travers une analyse pertinente et inédite du mythe de Perséphone, Peggy Larrieu trace une véritable histoire de la femme à travers les âges. Enfermée, libérée, capturée, dominante ou dominée, cette figure ancestrale évolue au fil des changements anthropologiques. Patriarcat, matriarcat, influences orientales, créations juridiques, tous les éléments de la construction de notre civilisation sont étudiés pour faire résonner le rôle de la femme, ou de son absence, dans notre modernité.

    Puisant dans une riche littérature mythologique, anthropologique, sociologique et universitaire, Peggy Larrieu livre ici un ouvrage atypique qui semble proposer une sortie de crise par le haut : remettre l’altérité au cœur de nos vies. "

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  • Le progressisme et l'ère des lendemains qui chantent sont révolus !...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Michel Maffesoli au Figaro Vox dans lequel il évoque la fin du progressisme.

    Penseur de la post-modernité, ancien élève de Julien Freund et de Gilbert Durand, Michel Maffesoli a publié récemment  Les nouveaux bien-pensants (Editions du Moment, 2014) , Être postmoderne (Cerf, 2018), La force de l'imaginaire - Contre les bien-pensants (Liber, 2019), La faillite des élites (Lexio, 2019),  L'ère des soulèvements (Cerf, 2021) ou encore, ces derniers jours, aux éditions du Cerf, Le Temps des peurs et Logique de l'assentiment.

     

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    Michel Maffesoli: «Le progressisme et l'ère des lendemains qui chantent sont révolus»

    LE FIGARO. - La modernité, du XVIIIe au XXe siècle, a été l'âge de l'individualisme et de la critique systématique. Selon vous, nous abordons une nouvelle époque, fondée sur l'assentiment, où l'on s'ajuste tant bien que mal au monde tel qu'il est, sans prétendre le modeler. C'est-à-dire ? Quelles sont les valeurs du nouveau monde qui vient ?

    Michel MAFFESOLI. - On a souvent craint, en France, la fin de ce que l'on appelle couramment «la modernité», c'est-à-dire ce mouvement qui a débuté au XVIIe siècle avec le cartésianisme, et qui décline depuis la moitié du XXe siècle. Aujourd'hui, nous entrons dans une nouvelle époque, que certains nomment la «postmodernité». Contrairement à la conception linéariste de l'histoire, qui imagine l'humanité dans un progrès constant, de la barbarie au triomphe absolu de la science, je considère personnellement qu'il y a des époques. La période moderne a reposé sur un trépied, le premier pied est l'individualisme, avec le «cogito ergo sum» de Descartes, le deuxième est le rationalisme, qui va prédominer avec la philosophie des lumières, et enfin il y a le progressisme, la grande idée marxiste des «lendemains qui chantent». De mon point de vue, ce tripode est en train de s'achever, de vaciller, d'une manière assez difficile. Nous sommes dans une période crépusculaire. Chacun pressent ce qu'on est en train de quitter, mais ne voit pas encore nettement ce qui émerge. Je soutiens l'hypothèse selon laquelle le «je» va être remplacé par le «nous», le rationalisme par le sentimentalisme, et le progressisme, les lendemains qui chantent, par le «il faut vivre l'instant présent».

    Durant mes années de professeur à la Sorbonne j'ai eu l'occasion d'étudier les jeunes générations, qui représentent l'avenir de la société. En regardant attentivement les pratiques juvéniles, on voit bien que c'est la communauté qui prévaut, le «nous». Ce n'est plus une conception purement rationaliste du monde, mais un partage des émotions, des affects, des passions. Il n'y a plus d'engagement politique, une vision de l'avenir, mais le besoin de se raccorder à cet instant éternel qu'est le présent.

    Qu'est ce qui a précipité la chute du modernisme ?

    Pour décrire ce déclin j'emprunte généralement l'idée de «saturation» au sociologue américain Pitrim Sorokin, qui s'est demandé comment une culture déterminée peut perdre son caractère «évident» et se dégrader petit à petit. En chimie, on parle de saturation lorsque les molécules qui composent un corps, pour diverses raisons, ne peuvent plus rester ensemble. Ce phénomène conduit à la déstructuration du corps, et à l'émergence d'une nouvelle structure. Ce n'est donc un pas une rupture mais une lente dégradation, et à un moment donné, tout ce qui fonctionnait ne marche plus, tout ce qui semblait évident paraît absurde. On voit aujourd'hui une multitude de phénomènes, qui montrent que l'on ne se reconnaît plus dans des valeurs communes. L'élite, qu'elle soit politique, économique, ou médiatique, est restée sur les schémas de l'époque moderne, mais le peuple ne se reconnaît plus dedans. Sorokin donne l'image d'un verre d'eau, qu'on peut saler sans que cela ne soit visible, jusqu'à un moment précis où la saturation devient évidente. Nous sommes actuellement au dernier grain de sel.

    Vous voyez dans cette logique de l'assentiment une forme de sagesse de la vie présente, de la vie de tous les jours, avec ses malheurs et ses joies...

    C'est toute la différence entre le dramatique et le tragique. La modernité était dramatique dans le sens où il y avait une solution. Toute l'analyse de Marx était de montrer qu'il y avait certes des problèmes, mais aussi des solutions, et que l'on allait vers une résolution générale de l'histoire. L'époque actuelle est davantage tragique, il s'agit de faire avec, d'accepter les problèmes. Le drame revient à dire «non» aux problèmes, la tragédie contient une forme d'acceptation. Cette résilience, qui consiste à s'accorder aux petites choses de l'existence, est une sagesse ancestrale qui fait son retour aujourd'hui.

    L'omniprésence des réseaux sociaux et la multiplication de l'offre de loisirs à domicile (Netflix…) ont-ils fabriqué ou amplifié ce phénomène ?

    Effectivement, les réseaux sociaux et autres plateformes confortent cette saturation. Il est intéressant de se pencher sur la période de la décadence romaine au IIIe et IVe siècle de notre ère. Pendant ces deux siècles, le christianisme n'était pas la religion des puissants, mais des soldats et des pauvres. Ce n'est pas ce culte qui était appelé à triompher, mais plutôt Mithra ou Orphée. Cependant, à un moment donné, la petite église de Milan a décrèté le dogme de la Communion des saints. C'est-à-dire que cette église de Milan était spirituellement liée à celle de Lutèce, de Rome, de Narbonne… C'est cette liaison qui va amener au succès incroyable du christianisme. Et aujourd'hui, me semble-t-il, internet est la Communion des saints post-moderne. Les communautés sont en liaison sur ces plateformes, et créent une véritable alternative, une nouvelle société. Le lien social repose aujourd'hui sur internet.

    Le mouvement des «gilets jaunes» ou les manifestations contre la réforme des retraites ne viennent-elles pas contrebalancer cette idée ? Une frange de la population semble continuer à vouloir changer le cours des choses ?

    J'ai écrit, il y a deux ans, le livre L'ère des soulèvements, dans lequel je prenais le contre-pied de l'historien britannique Hobsbawm, auteur de L'ère des révolutions, qui a été abondamment lu dans les années 70. Cet historien montrait que dans la tradition marxiste et avant-gardiste, il y avait l'idée selon laquelle le peuple allait fonder une société parfaite grâce à la révolution. Je pense que ce n'est aujourd'hui plus le cas, il n'y a plus cette tension révolutionnaire du peuple vers une société parfaite. Nous ne faisons plus face à des révolutions, mais à des soulèvements. C'est-à-dire que le peuple ne se lève plus pour établir une société idéale, mais parce qu'il en a marre. Les manifestations contre la réforme des retraites dépassent le simple cadre de la question des retraites, et renvoient à un mouvement social plus large que l'on a aperçu avec les «gilets jaunes». Ce mouvement est né de l'augmentation du prix de l'essence. Mais ce n'était qu'un prétexte qui traduisait, selon moi, le désir d'être à nouveau ensemble, de se retrouver, sortir de l'isolement. Ce mouvement est de plus en plus fort dans nos sociétés.

    Cet arrangement continuel, qui consiste à se «dépatouiller avec ce qui présente» n'est-il pas un retour en arrière ? Un peuple qui a renoncé à agir est-il voué à sa perte ?

    Je ne crois pas. J'y vois une forme de sagesse populaire. Nous sommes dans un pays où, souvent, les élites méprisent le peuple et cultivent une défiance à son égard. La philosophie de l'Histoire au XIXe siècle, ce qui s'est constitué ensuite dans le communisme soviétique, c'était cette conception d'une histoire assurée d'elle-même, la flèche du temps.

    Le retour du sacré, l'importance accordée au local et au retour des traditions, traduisent une forme d'enracinement dynamique, qui est à l'opposé d'un retour en arrière. Seules les racines et le retour aux racines permettent une forme de croissance.

    Michel Maffesoli (Figaro Vox, 30 janvier 2023)

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